Dahu breton
Certains en ont un empaillé, dans la salle de séjour, ou dans le grenier (ça n’est pas très décoratif).
Certains disent en avoir vu un. Généralement, ce sont des vieux qui disent ça.
Un voisin a moi dit en avoir attrapé un (on le lui a piqué depuis. Il l'avait laissé dehors). Pour ça, il a capturé sa femelle et ses petits. Mais ça ne s’est pas passé facilement pour autant.
Moi, vous comprenez, je n’y crois guère.
Le couvreur, dans notre région, y en plus. Ca fait bien deux ans que j’en cherche, et rien. J’essaie les appeaux, petites annonces, imitation du cri du paiement en espèces. J’ai essayé d’attacher ma femme à un piquet au moment du rendez-vous.
Rien.
Le dahu.
Comme le dahu, le couvreur a une jambe plus courte que l’autre. Ce qui fait que, non seulement, il y a des couvreurs pour les toits au Nord, mais d’autres pour les toits au Sud.
Moi, c’est un couvreur pour toit au Nord. Ne pas confondre. La pente est pas la même. Le couvreur non plus. Plus sensible au soleil, mais plus résistant à l’humidité.
Comme l’ornithologue fanatique guettant la piprelette musquée, j’attends des heures durant, observant les toits alentours. Si d’aventure je vois un type sur les ardoises, j’accours, armé de mon plus beau sourire.
« Vous êtes couvreur ?
-…
-Hein, vous êtes couvreur ?
-..."
Rien d'autre. Et puis, le proprio sort, l'oeil mauvais. Je file...
Parfois, l’œil finit par jouer des tours. Tel le guetteur qui confond le galipot priapique avec la piprelette, je finis par accorder mon crédit à n’importe qui.
Un peintre en ardoises. Ca, y en a. Ils peuvent monter sur les toits ?
-Oui, oui., pour les peindre.
-On s’en fout. Les ardoises sont cassées. Il faut changer les ardoises.
-Ah ben non, ça c’est le couvreur.
-Oui, bon, eh bien, euh les peintres, ils peuvent le faire, ça. Ils montent sur le toit, pour peindre, hein ?
-Ben oui.
-Et ils peuvent changer les ardoises, c’est pas dur ?
-Non, c’est pas dur. Mais ça c’est le couvreur.
-Bon, laissez tomber, si les ardoises ne sont pas changées, il n’y aura pas de peinture. Et des couvreurs, y en a pas. Alors, s’ils veulent peindre, il faut changer les ardoises avant.
-C’est pas grave. On va vous faire un devis pour la peinture. » Et après ils rappellent
« ah bon, vous en voulez pas, de la peinture ? »
Bref.
Des fois, en regardant mon toit aux nombreuses ardoises cassées par la dernière partie de squash-foot organisée pour les 18 ans du gars, je me dis que je suis vraiment un con.
1) J’aurais pas du faire d’enfants
2) J’aurais du voter oui à la constitution-machin. Allez, les mecs, faites pêter le couvreur roumain. On repeuple nos campagnes. Ca discute pas, le couvreur d’Europe Centrale, ça monte sur le toit, ça a pas peur de la pluie et du froid, ça change les ardoises (non, vilain, pas manger l’ardoise ! Vilain !).
Juste, la nuit, faut le ramasser.
Rapport aux chasseurs.
/https%3A%2F%2Fassets.over-blog.com%2Ft%2Fcedistic%2Fcamera.png)
/https%3A%2F%2Fprofilepics.canalblog.com%2Fprofilepics%2F1%2F6%2F16771.jpg)